C’est ce qui s’appelle casquer !
20 octobre 2014
Boum ! Un jour tout s’arrête. Enfin presque.
C’est en me repenchant sur les circonstances de mon accident, auxquelles s’intéressent différents protagonistes (police, assurances…), que j’en mesure à posteriori toute la brutalité, l’injustice et l’irréversibilité. Rassurez-vous. Depuis 6 mois, un long processus de résilience fait que je ne vais pas me lamenter sur mon sort ad vitam eternam. Mais s’il est important de savoir où l’on va et comment y aller, il est nécessaire de bien réaliser où l’on ira plus. En 2012, je m’amusais à publier sur le blog de l’agence la liste très boboïsante des choses que je ferais jamais dans ma vie. Deux ans après cette saillie un rien prétentieuse, cette liste mérite d’être amplement réactualisée. Sans être exhaustif – ce serait trop long – voici une toute petite sélection de choses dont je dois faire le deuil. La liste de mes envies passées en quelque sorte.
– Être debout : avec mon modeste 1,80 m et des poussières, je faisais plutôt partie des grands (plus grand que l’ex président en tout cas), et on a tendance à oublier le plaisir basique d’être simplement debout. Désormais, je mesure approximativement autour de 1,35 m (ça dépend du fauteuil) et je dois m’habituer à être constamment dominé. Pour être tout à fait honnête, je me suis fait verticaliser hier en kiné (grâçe à une machine) et j’ai passé plus de 10 mn à 90°, sans m’évanouir. Une sensation vertigineuse.
– Faire pipi n’importe où dans la nature : privilège et plaisir du mâle, cette liberté ancestrale m’est aujourd’hui retirée au profit d’un auto-sondage très normé et contraignant toutes les 4/5 heures.
– Prendre des douches toute la journée : avant, j’étais un adepte des 3 douches minimum par jour (sport, bien être et libido obligent). Depuis 6 mois, mon rythme est plutôt d’une par semaine, en attendant la maîtrise du fauteuil- douche. Vive la toilette au lit.
– La mobilité : sorti d’une surface plate et lisse, tout est devenu beaucoup moins simple : train, métro, avion, voiture perso, expo (…), chaque déplacement devient une aventure. Ça tombe bien, l’aventure allait me manquer.
– Étudier pendant des heures une carte Michelin ou IGN pour déterminer justement l’aventure du lendemain, en vélo ou en courant : j’adorais ça et ce rituel maladif a rythmé mes vacances ou week-ends au cours de ces 25 dernières années. À part un plan quad, pas près de repartir.
– Bander en pensant très fort à quelqu’un. Dépourvue de stimulation cérébrale, la libido du tétraplégique devient plus subtile. Une nouvelle expérience à vivre…
– Faire une belle trace dans la peuf en snowboard. Même si les sports d’hiver avaient fini par me lasser ces dernières années, un pur plaisir qui risque de me manquer rapidement.
– Entretenir un jardin : tailler, scier, tondre, ratisser, arroser, planter… Encore un plaisir simple (important pour moi) aujourd’hui interdit.
– Me déplacer en vélo : route, VTT ou urbain, la bicyclette a toujours été un formidable outil de liberté et d’évasion. Je ne me suis jamais senti aussi vivant que sur un vélo. Et pourtant, il a bien failli avoir ma peau, le bougre. Espérons que mon nouveau mode de déplacement, toujours sur 2 roues, m’apporte d’autres satisfactions.
– Franchir un col : en vélo ou en Trail, atteindre un col en montagne au terme d’un effort conséquent a toujours été un moment d’éternité. Espérons que les souvenirs que j’en ai soient éternels eux aussi.
– Écrire (sous forme manuscrite) : griffonner un cahier de notes ou d’idées, rédiger une carte postale, un mot doux ou une « to do list » (…) m’est devenu compliqué pour l’heure. En espérant que ça revienne, vive l’IPad.
– Se fringuer : chemises taille S, pantalon slim, veste cintrée, chaussures de marque… Pour l’heure, mieux vaut oublier tout ça tant l’habillage est complexe. Depuis plus de 6 mois, je privilégie le look prof de gym, survet et sweat à capuche de rigueur. Dépendance ne rime pas avec élégance.
– S’allonger au soleil en tenue légère : triple difficulté avec la nécessité de s’allonger, de se dévêtir et de supporter la chaleur. Même chose avec la sensation bienfaitrice d’un soleil printanier sur les bras et les jambes lors d’une première sortie (vélo) en court. Irremplaçable !
– Me rendre incognito à un meeting UMP (ou ailleurs). En fauteuil, diffîcile en effet de passer inaperçu. Encore une injustice. En marge peut-être mais surligné.
– Installer et ranger des barrières de sécurité : le geste rituel et structurant de l’événement sportif Outdoor, qui apaise et défoule à la fois. Après en avoir transporté quelques dizaines de tonnes en 15 ans d’organisation, je devrai me rabattre exclusivement sur les banderoles (et encore).
Bref, en attendant d’expérimenter d’autres sources de joie, ma rééducation à retrouvé son rythme « d’avant escarre ». Fort d’une nouvelle virginité fessière et d’un fauteuil light et tonique en prêt, mes journées sont de nouveau bien remplies et harassantes. Le soir venu, je m’écroule dès 20h, incapable de bouquiner ou d’alimenter ce blog (d’où le retard – 1000 excuses !).
La seule soirée durant laquelle j’ai évité l’assoupissement fut celle de la diffusion sur Canal + de « La vie d’Adèle », que j’avais étrangement raté au cinéma. Une magnifique histoire d’amour servie par deux actrices géniales et surtout un film salvateur au lendemain de cette nouvelle manif pour tous, qui commence à sentir franchement le moisi.
Donc, contrairement à ces manifestants, je progresse. Mis à part le volet souplesse que j’ai du mal à travailler pour cause de hanche raide et défectueuse, ce retour de la forme est plutôt prometteur. Je vais cependant moins vite que d’autres. Après Abdel (dont la visite hier m’a fait grand bien), puis Joris, c’est autour d’Agnès de pĺanifier son départ de l’hôpital début novembre. Snif.
Par Michel Sorine
Ex sportif du dimanche et directeur d’Extra-Sports la semaine, il est également tétraplégique depuis 2014. Ce blog raconte l’histoire de sa nouvelle vie.
Salut mon Mim,
J’étais chez tes parents tout à l’heure, où nous avons souhaité l’anniversaire d’Yvette. Son bonheur fut de nous montrer les photos prises chez toi, il y a un peu plus d’une semaine. Elle m’a parlé de ton magnifique samedi, avec la visite de tes bureaux et ta sortie pour prendre un verre en terrasse, je suis si contente de voir de nouveau ses yeux pétiller, alors c’est certain il y a un tas de choses que tu ne pourras plus faire comme avant, mais la plus belle victoire c’est de voir le sourire retrouvé par le chef et Yvette et par ta chérie et rien que pour ça je te félicite.
Tu as fait fort, 11 heures en position assise, pour ta mère c’est le seul bémol, elle a peur pour tes fesses mdr.
Alors cher Mim merci , pour tout ce que tu fais avec courage et détermination et je n’ai envie de te dire qu’une seule chose, continue, je sais que tu apportes beaucoup de bonheur à ceux qui te sont si proches.
Bisous et à bientôt
Te rendre incognito à un meeting UMP … lol Pas sûr que tu sois vraiment passé inaperçu la dernière fois ! Tu as vraiment envie d’y retourner ?
en même temps tu ne valais pas tripette en snowboard
Tu te sous-estimes, je suis sûre que certaines de ces envies n’appartiennent pas au passé, tu trouveras forcément des chemins dérivés. On fait le pari ?
Tu m’épates aussi, tu pourrais faire la longue liste de tes exploits depuis le 1er avril et ceux que tu as dans le viseur.
Bises à toi et à Chloé
Bonjour Michel
Te lire de temps en temps nous fait beaucoup plaisir.
Nous admirons ton courage.
Quelle leçon tu nous donnes.
Bises, à bientôt.
Hélène et Roland
Juste envie de te dire bravo.
Trouvé ça aujourd’hui :
http://www.ultramag.fr/article/handicapees-sportifs-ou-surhumains-
Ça parle de toi, donc tu dois être au courant.
Bonjour Michel,
Comme de très nombreuses personnes, j’attends la publication de nouveaux posts sur ton blog et y scrute les bonnes nouvelles. Je crois avoir déjà commenté à quel point ton accident m’a fait un choc, et que j’aurais aimé ne pas découvrir tes talents et tes succès (sur les plans professionnel, familial…).
On ne se connait que par nos passions communes, mes furtives apparitions au Cycloteam69 et les évènements d’Extra ; aussi, voyant tes journées déjà surchargées n’ai-je jamais osé te rendre visite à ton centre de convalescence. Mais comme probablement beaucoup de sportifs lyonnais, je pense à toi à chaque fois que j’enfourche mon Specialized. Des gamelles, j’en ai pris, parfois même sans casque, mais le Destin a jusqu’à présent été clément avec moi. Ce qui rend à mes yeux ton coup du sort encore plus injuste et intolérable.
Comment un presque inconnu pourrait-il t’aider ? tu disposes manifestement d’une force de caractère et d’un soutien sans faille de ton entourage. Peut-être en rajoutant ce témoignage de soutien aux nombreux que tu as déjà reçus, et en te remerciant de me faire rêver chaque automne : j’ai entamé les recos de la SaintéLyon – je dois être le premier à avoir reconnu le parcours 2014, samedi 11 ? – et compte les jours me séparant du 6 décembre. La Sainté, c’est un peu mon Noël à moi
Bien amicalement,
Entendu ce matin sur France Info : « Un paraplégique remarche après une opération inédite de la colonne vertébrale ».
http://www.liberation.fr/sciences/2014/10/21/un-paraplegique-remarche-apres-une-operation-inedite-de-la-colonne-vertebrale_1126366
L élégance ne passe pas uniquement par les fringues, alors slim ou survêt, peu importe, elle est innée chez toi !
Tu es un battant nostalgique , garde bien ces qualificatifs dans cet ordre, ce sera parfait pour la résilience .
Continue à aller ainsi de l avant.
Bises 🙂
Bonjour Michel,
Depuis quelques mois j’ai pris l’habitude de te lire régulièrement et d’attendre la sortie de tes articles. Et quand c’est un peu long… je m’inquiète pour toi ! Comme beaucoup de tes lecteurs, en te lisant je tente de mesurer -sans y parvenir- la difficulté de la perte de la mobilité. Au-delà de l’empathie que ton aventure suscite, tes écrits sont aussi un éclairage nécessaire sur la difficulté à vivre le handicap.
Amicalement et bon courage à toi,
Anne
http://2haycraft.blogspot.fr/
Bonjour,
on ne se connait pas , mais j’ai souvent entendu parler de vous : ma fille Hélène travaille avec vous.Elle me parlait de son patron hyper sportif , courant entre midi et deux, cycliste, avec beaucoup d’admiration.J’ étais content de savoir que ma fille travaillait dans une équipe sympa, sportive, moi qui le suis aussi depuis longtemps.
Elle m’a raconté en pleurant ce triste 1er avril, et le diagnostic.
Même si on ne se connait pas, ça m’a enormément touché, et je pense souvent à vous, je demande souvent des nouvelles à Hélène.
J’ai ressenti, comme beaucoup, un affreux sentiment d’injustice, oui, moi aussi, j’aurais préféré que ça arrive à Copé, à Tapie, à Cahuzac, bref à quelqu’un qui le méritait , mais pas à vous.
Hier soir, aux journal de 20 h00, ils ont parlé d’une opération miracle qui vient d’être réalisée en Angleterre, avec des cellules prises sur une partie du nez et qui peuvent être « cultivées », réintroduite dans la moelle épinière et « réparer » cette autoroute sensitive : ça a marché, et c’est un immense espoir pour tous les gens paralysés. Quand j’ai vu ça , j’ai tout de suite pensé à vous et j’ai failli appeler Hélène…mais vous devez surement savoir que c’est toujours compliqué de l’avoir au téléphone.
Je ne sais pas si cette opération pourait être adaptée à votre situation, mais ils disaient en tout cas à la télé que cette toute nouvelle technique était trés prometteuse et pleine d’espoir.
C’est ce message que je voulais vous transmettre, et aussi vous dire combien j’admire votre courage et votre talent d’écrivain.
Hi.
putain quand je vois l’état de ton casque, je me dis que tu n’es vraiment pas soigneux. NON MAIS TU AS VU COMME TU L’AS RAYE!!!!! irrécupérable même avec le meilleur polish. c’est la première fois que je vois une tentative de désincarcération sur un casque de vélo.
peux tu me laisser un message sur mon mail?
la bise et l’amitié
Et en plus de tout, petit cachottier, tu trouvais le temps de tailler, scier, tondre, ratisser, arroser, planter des fleurs dans ton jardin …Alors là je suis complétement enfoncé ! À se demander si je suis encore légitime en tant que coach ..
Sinon ces « journées épuisantes qui te laissent harassé le soir », c’est de bon augure pour le record et ton classement au sein du groupe Fauteuil..
Intéressante, d’autre part, ton idée de liste ! Si ça pouvait donner des idées à tous ces gens qui vivent à 2 km/h et n’imaginent pas qu’on puisse faire autant de choses dans une journée !
Bon, s’agissant du pipi dans la nature – idéalement il faut faire ça en regardant la lune selon Gerard Lanvin – on ne peut plus rien dire depuis que les Docteurs anglais Tabakow et Raisman ont démontré la propriété unique des cellules olfactives engainantes à stimuler la régénération des axones lésés dans la moelle épinière permettant ainsi au bulgare tétraplégique Darek Fidyka de recouvrer la motricité (et prochainement, paraît il, les fonctions urinaires et sexuelles)..
Reste le fait de ne plus assister aux meetings UMP – une véritable punition divine, je le concède . Tu ne dois pas désespérer : si on y arrive accompagnés d’un journaliste et d’un cameraman en prétendant qu’on fait une enquête sur le handicap, personne n’osera t’en interdire l’entrée !
Une suggestion pour ta prochaine liste : tout ce que le commun des mortels est incapable de faire .. et que tu peux faire
Bonjour,
J’ai vu le week end dernier un documentaire sur Marc Ristori, un champion de supercross suisse qui s’est retrouvé au tapis, en pardant l’usage de ses jambes à un supercross à genève en 2007..
http://www.youtube.com/watch?v=OpPyYS-qoOI (lien extrait 1 sur les 4 sur youtube). Benjamin Stobler, infirmier, qui voulait faire un documentaire sur la passion, a fait après l’accident un docu sur le parcours de ce champion après son accident. Malgré sa force de caractère pas facile l’acception de la perte de l’usage de ses jambes et de mal de choses…
Lors de cette soirée entendu paler du parcours de Dorine Bourneton qui à 16ans fut la seule survivante d’un accident d’avion au Mézenc en 1991. Etant cloué au sol sans ses jambes, elle a décidé de prendre les airs en devenant pilote… et elle devenu maman en 2006
http://www.handirect.fr/rubriques/vie-quotidienne/maman-roulettes,9176.html
merci pour ces billets plein d’humeur, d’humour et d’humain !!
Je découvre ce blog avec bonheur, merci Akuna / Jean-Marie pour le lien !
Te lire est un immense plaisir. Quelle plume ! J’attends avec beaucoup d’impatience tes prochains billets, tant les précédents m’ont régalée !
PS : quelle force, ne lâche rien…
Noëlle
Troublant, tough, terrible. Tu me tétanises, me terrasses, me transportes. Tu me transfuses une énergie dingue.
Tu rends tangible ce que l’on sait déjà par l’information, l’éducation, l’intellect. Avec ce que tu racontes, on parvient à ressentir les choses de manière charnelle.
Si ces quelques lignes peuvent te nourrir chaleureusement, si elles peuvent te donner encore plus la « fritte », si ton cœur fait boum, alors … alors quoi? je suis heureuse.
Continue Michel. Tu nous transfigures.
Au moment ou j’apprends ton actualité un peu bousculante, ta notoriété de fait renforcée me fait aussi découvrir le chemin parcouru avec optimisme et volonté depuis ce début Avril. Tu es vraiment un coureur de fond qui grâce à l’endurance finit par l’emporter. L’esprit est brillant, l’humour intact, comme disait Napoléon « l’intendance suivra »!
A ta dispo si besoin.
Affectueusement, Xavier Dullin
Votre blog contribue à faire connaître le handicap et à se rendre compte que tout n’est pas fini lorsqu’il vous arrive. Vous savez parfaitement mettre des mots sur vos états d’âme, c’est pour cela que tant de personnes vous lisent. Continuez à transmettre, Le handicap à besoin de vous !
Bonjour Michel,
Un lien vers le blog d’un de nos stagiaires en formation cette année, http://www.resiliencevincent.fr/
C’est pas simple tous les jours mais ça donne la pêche, de l’espoir et l’envie de ne rien lâcher en toute circonstance.
Cordi@lement,
Philippe
Je ne sais pas ce qui sera ou ne sera plus, et….. toi non plus
J’ai aussi pensé ne plus faire et pourtant, j’ai eu d’excellentes surprises. Ce dont je suis certain c’est qu’en ayant très souvent du renoncer j’ai découvert de nouvelles sensations ou situations insoupçonnées…
Je pense à toi.
vient de paraitre
Joë de Guillaume de Fonclare, stock
« Durant des mois, je vous ai lu, j’ai vécu avec vous, et vous avez été l’objet de bien de
« Dans la lignée du magnifique Dans ma peau, Guillaume de Fonclare propose un portrait subtilement croisé avec le poète Joë Bousquet, qui, paralysé durant la Grande Guerre, produisit une oeuvre intense et fulgurante. »
il n’est pas le seul.
Hello Mitch !
Toujours de bonnes pensées à toi et tes proches. Je ne vais pas être très fun vu l’état de ton casque, mais tu es toujours là un peu aussi grâce à lui !
Continue de t’accrocher et de penser aussi aux choses agréables que tu peux faire.
Amitiés,
Brice
merci Arnô pout le lien.
je t’embrasse Michel et encore merci pour ce magnifique Blog qui nous ouvre les yeux et l’esprit.
hello
fichtre j’ai un sacré retard de lecture je vois que tu as toujours l’écriture légère, raffinée enfin ça dépend, et pleine d’humour malgré tout, oui tu as perdu beaucoup de choses par rapport à l’humain moyen que nous sommes mais tu as gagné une force psychique exceptionnelle tu épates beaucoup de monde, tu fais des rencontres extraordinaires ou désopilantes selon les cas mais humainement et amicalement tu as beaucoup de chance ces témoignages le prouvent, ton entourage est au top ça tu le sais ( chapeau bas pour eux ) et c’est un vrai trésor que d’avoir tout cet amour autour de toi, des joies des plaisirs, des émotions fortes comme tu les aimes tu en auras encore beaucoup. Pour le reste je suis confiante tu vas encore progresser, c’est bien beau de se faire cocooner mais va falloir que ça change car une petite puce va bientôt arriver et c’est elle qui va retenir toutes les attentions et qui auras un grand besoin comme tes 3 autres enfants de son papa au mieux de sa forme. A bientôt bises
Salut Michel,
malgré le fait que je n’habite pas sur la lune et que je suis quand même à peu près les réseaux sociaux (plutôt pour le coté pro), et bien je n’ai appris que cette semaine ce qui t’es arrivé.
C’est tellement « simple », tellement « con », qu’il n’y a pas grand chose à dire, comme tu dis la faute à pas de chance.
Je vois un peu ce que tu vis depuis, un de mes neveux par ma femme est devenu paraplégique il y a environ 2 ans, à 19 ans, accident de mobylette. Et quand je lis tes posts, ben c’est assez pareil pour le quotidien, on en a souvent parlé. Mais sans faire d’angélisme, ça fait maintenant 2 ans pour lui, et ça se passe mieux, il a même eu son bac, et son permis.
Sa soeur s’est lancée dans des services pour handicapés, et elle s’en sort plutôt bien (http://lentreprise.lexpress.fr/creation-entreprise/idees-business/i-wheel-share-une-appli-dediee-aux-handicapes_1557909.html) , avec un prix décerné par Fleur Pèlerin et un autre concours où elle semble bien placée (http://www.ewards.fr/fr/projet/i-wheel-share#).
Je ne sais pas bien quoi te dire de plus dans l’immédiat, c’est encore un choc aussi de l’apprendre. Garde le même moral de sportif, la même attitude d’un gars toujours serviable et sympa, avec ça tu t’en sortiras je te fais confiance.
Bon courage, à bientôt !
Benoit / Raidlight
Content de voir que tu vas de l’avant. Je serai encore plus content de te (re)voir avant ta prochaine échéance dans un mois !
Bises,
bon alors!!!
ça vient le billet suivant?
Hello Michel,
Marrant, moi, il me semble que cette liste est parfaite pour en faire plutôt une to-do-list des objectifs à tenir (à moyen ou long terme, ne soyons pas non plus trop exigeants sur le timing :), surtout qu’a priori, on parle d’objectifs qui ont plutôt l’air d’être motivants !
Comme on est bien placés chez les Beridot pour savoir que les condamnations définitives du type « il n’arrivera jamais à faire ci ou à faire ça », ne servent à rien et en plus, finissent par être contredites un jour ou l’autre (pour notre plus grand bonheur. C’est bien le seul cas de figure où j’adore me tromper !) : je me permets de te dire : inutile de se fermer des portes, vaut mieux les laisser un peu entre-baillées… moralement, ça fait du bien et des fois qu’un petit rayon de possible pourrait passer !! Faut pas s’en priver.
Baptiste nous le montre sans le vouloir tous les jours : faut y croire aveuglément, envers et contre tout (et contre tous parfois).
Et moi : j’y crois.
On t’embrasse, j’espère vraiment pouvoir te voir prochainement, et mille pensées pour la future petite puce qui va arriver !
Lidwine, le colonel, Baptiste et Elsa (au fait… t’as laissé tomber Elsa comme idée de prénom suite à un de mes messages précédents ? Je te jure, elle a pas changé la nôtre, une vraie monstresse à caractère indescriptible…vivement l’adolescence, je sens qu’on va se marrer…)
Michel, je découvre ton accident seulement aujourd’hui.
C’est grâce au concours de ma fille qui travaille dans un service de presse d’une grosse boite (finance) à Paris. Exercice quotidien par laquelle commence sa journée : la pige de la presse. Elle vient de m’envoyer le lien qui m’apprend ton accident.
Pour le 8 décembre, nous avions réussi à réunir nos enfants respectifs à Lyon. Un exploit pour une famille recompo-géo-éclatée. J’avais fait la « promotion » des changements à Lyon… entre autres le musée des Confluences, les aménagements du même quartier et… bien sûr le nouveau tunnel. Cyclo beaucoup plus modeste que toi – qui illustre toute la différence entre croyant et pratiquant – j’avais alors stigmatisé l’incohérence de sa conception et les risques que faisait courir la cohabitation des différents modes de déplacements. Dès ma première traversée j’avais pu mesurer ces risques.
Un piéton, qui avait subitement décidé de prendre du recul pour photographier une projection, m’avait obligé à un écart juste en face d’un groupe de cyclo qui arrivait assez rapidement en face. Pourquoi nous ne nous sommes pas télescopés reste encore pour moi un mystère.
Après m’être arrêté, j’ai tenté de faire prendre conscience au photographe de ce qu’il venait de faire. Sa réponse m’a laissé sans voix : « Les piétons sont prioritaires, le domaine public appartient à tout le monde et vous alliez bien trop vite ». Circulez, y a rien à voir ! C’est bien connu qu’avec 66 ans au premier compteur, moins de 2000 km par an au second compteur et 80 kg sur un troisième et dernier compteur, en VTT, on se déplace au moins à 45 km/h… J’arrête là. Il y a des spécialistes qui doivent pouvoir proposer les solutions qui vont limiter ces risques. Et des utilisateurs qui vont entendre raison.
Un bel exercice de communication en perspective.
Pour t’avoir croisé régulièrement à l’époque de notre aventure Quais du Polar avec Séb ton associé, j’avais pu apprécier ta philosophie un rien addictive de la pratique sportive. J’étais partagé entre admiration et interrogation sur une certaine fuite en avant qui me renvoyait à ma période « marathon »…
Mais je sais ta détermination et ta confiance en la vie. C’est ta délicate courtoisie que de nous encourager à les partager. Elles ne seront pas de trop face à cette épreuve. Et ton humour est là pour nous rassurer.
Je t’imagine avoir demandé à tes proches de démonter les petites roulettes avant de ton actuel fauteuil pour continuer à vivre ta vie en 2 roues.
Salut l’ami. Continue à nous donner de tes nouvelles…
Et la liste de ce que tu vas faire ces 50 prochaines années, elle est où ?
Il y a quelques années, j’ai appris une grande règle : je ressens donc je suis.
Accroche-toi. Ressens. Et vis !