Tourner la page ?
31 décembre 2024
Ce 30 décembre 2024 en fin d’après-midi, je réalise que je n’ai pas encore rédigé la moindre ligne du billet traditionnel de fin d’année de ce blog. Il va falloir faire vite et court.
Pourtant, j’en ai récemment bouffé, du blog, puisque nous avions décidé il y quelque temps, avec ma compagne Chloé, sur une idée originale de Romain, de réunir dans un recueil auto-édité les 65 billets de ce blog publiés entre avril 2014 et août 2024. Dix ans d’introspection dans ce que le très éphémère ministre des Solidarités du gouvernement Barnier, le dénommé Paul Christophe que tout le monde a déjà oublié, appelait le monde extraordinaire.
On (surtout elle) s’est mis tardivement au travail pour finaliser la chose dans les temps, si on voulait espérer recevoir l’objet imprimé avant Noël. 300 pages tout de même et pas mal de job pour Chloé en mode nocturne.
Je ne la remercierai jamais assez pour tant d’abnégation. Voilà un truc au moins qui n’a jamais varié depuis 10 ans. Je mesure une nouvelle fois toute ma chance d’avoir traversé cette décennie de galères à ses côtés.
Je regrette cependant de n’avoir pas eu le temps de procéder à une relecture approfondie du lourd fichier In Design, moi qui ne supporte pas les coquilles. Ceux qui auront le courage de se plonger dans l’ouvrage me pardonneront donc quelques dérapages typographiques, orthographiques, grammaticaux, syntaxiques et autres zeugmes.
Grand seigneur, j’ai poussé le tirage à 150 exemplaires afin d’en offrir un exemplaire à toutes celles et tous ceux (ça fait grave politiquement correct) dont j’ai croisé positivement la route depuis 10 ans. Ça fait du monde, mais l’adverbe utilisé en exclut également pas mal. Si vous estimez pouvoir revendiquer légitimement votre exemplaire, n’hésitez pas à vous faire connaître. Je traiterai les demandes au cas par cas. A noter que pour l’heure, ni Nicolas Sarkozy, récemment décoré de l’ordre du bracelet national de l’indignité, ni Jean-Luc Mélenchon, candidat auto proclamé d’union de sa gauche pour la Présidentielle anticipée de 2025, pourtant deux des références iconiques de ce recueil, ne se sont manifestés pour obtenir leur exemplaire dédicacé.
Sinon, depuis le mois d’août dernier, j’ai tout de même deux ou trois choses à vous raconter. Même si mon état de santé général au beau fixe durant toute cette année 2024 rendrait presque mon existence insipide et sans saveur.
Le 26 août dernier, nous n’avions toujours pas de nouveau premier ministre après cette dissolution de génie, mais comme annoncé précédemment, j’ai donc porté la flamme paralympique lors de son passage à Lyon. Le porte flamme était identique à celui de la flamme olympique, qu’on avait vu partout les semaines précédentes. C’est le style du porteur qui avait globalement changé. Encore qu’on a vu beaucoup de valides porter la flamme paralympique et quelques personnes en situation de handicap visible porter la flamme olympique. Bref, ce n’était pas très clair.
Ma mission non plus n’était pas très claire, puisque une semaine avant la dite cérémonie, j’apprenais que j’avais l’insigne honneur d’avoir été choisi pour être le dernier porteur de la flamme et que je devrais accéder à la tribune place Bellecour pour allumer la vasque. Rien que ça !
Le jour J, après avoir salué un nombre incalculable de visages amicaux et l’ensemble des députés NFP de Lyon fraîchement élus, je me suis donc retrouvé, après 300 mètres d’un périple intimidant, fendant la foule compacte, devant 10 000 personnes (chiffre de la préfecture), entre le Président de la Métropole, le Maire de Lyon et son adjointe au sport, dans mon magnifique habit de lumière, à rissoler du côté droit tout en improvisant une vanne au micro. Je ne ferais pas ça tous les jours.
Pour faire court, j’ai vécu durant ces quelques jours une certaine notoriété aussi spontanée qu’éphémère. Entre la Une du quotidien régional, de multiples apparitions dans la presse locale, voire parfois nationale, écrite, radio, TV et digitale, j’avoue que j’ai failli y prendre goût. J’ai même fait des selfies et signé un autographe (véridique).
Je vous rassure, quatre mois après l’ événement , à part un gentil monsieur croisé dans l’ascenseur de la médecine du travail et une voisine de l’immeuble de bureau qui m’a vu dans le journal municipal, personne ne m’arrête dans la rue.
A la suite de cette fulgurante exposition médiatique, je me suis d’ailleurs réfugié avec ardeur dans le travail pour oublier la vacuité de ma courte carrière d’influenceur.
Et maintenant ?
Comme l’écrit Roselyne Bachelot dans son dernier livre : « Donnez-moi, chers lecteurs, chers lectrices, des raisons d’espérer, j’ai épuisé les miennes.
Pas simple de lancer des « bonne année ! » sans arrière-pensées. 2025 s’ouvre sur un monde devenu trop inquiétant. Donald Trump vient d’être réélu triomphalement. Les températures mondiales s’envolent comme les intérêts de la dette française. Partout, des valeurs d’avenir telles que le populisme, l’obscurantisme et l’ignorance triomphent et prennent le pas sur la science, la démocratie et les neurones. La censure passe avant l’intérêt général. L’antisémitisme revient à la mode. Poutine pourrait bien annexer une bonne partie de l’Ukraine. Il est devenu impossible de dialoguer avec un électeur du RN ou de LFI (ce qui représente pas loin de 50% des gens en âge de voter tout de même) sans avoir des envies de meurtre. On lit partout des trucs soit disant inspirants qui ne m’inspirent rien de bon…
Seule bonne nouvelle, après avoir été de nouveau père il y a 10 ans (merci Agathe), je vais être GPMR en 2025 (merci Romane). Ça fait au moins deux raisons de rester optimiste, ou du moins d’espérer.
Et puis, vous aurez remarqué, c’est le premier billet dans lequel je n’évoque quasiment plus mon statut d’handicapé. Je dois sûrement être guéri.
A +
Toujours aussi fortiche, Mim j’ai dévoré ton livre qui va être relu souvent. David voulait l’emmener dans le Jura pour le lire mis je risque de ne jamais le revoir .
Cette année 2024 se termine dans la joie puisque Romane va être maman. Passez un bon réveillon en famille. Je vous souhaite à toi, ta douce Chloé et Agathe, une super soirée et je vous dis à l’année prochaine.
Même si rien ne va plus, meilleurs vœux pour l’année 2025 avec de la solidarité et la fraternité, valeurs que l’on retrouve sur Kikourou et ailleurs, qui donne un peu d’espoir dans un monde assez désespérant comme tu le relates dans ton billet.
Quelle plume toujours !
Ton billet n’a jamais été aussi fluide, dans un rythme de malade ⚡️
A défaut d’enchantement avec notre grand monde, puisse celui de tes proches et amis continuer d’occuper suffisamment ton bonheur
Bon 2025 !
Merci de tes petites bulles d’inspirations ….
Je ne crois pas être légitime mais… J’en veux bien un!